Dans la vie, il y a ceux qui sont là au bon moment, et ceux qui ont une bonne excuse…
Antoine
Etienne
Florent
Hugo
Laurent
Orange
Robin
Rouge&jaune
Yako
Yvon l’syphon
Mickael Ja
Nathan
Pierre Ja
Vert
Toutes nos descentes de rivières.
On a profité du 8 Mai pour se faire un petit week end de patauge.
Julien est venu me chercher à Molsheim jeudi soir. Colin et Nico nous on rejoint à la douane de Bâles vers 3h du mat’ et on s’est garé à coté de la voiture de Florent et Karine vers 7h.
Après quelques trop courtes heures de sommeil, nous voilà embarqués sur la Calancasca. Bon niveau d’eau et bel enchaînement de rapides. Ensuite on file sur la Moesa et Karine nous accompagne sur le P2.
La soirée est pluvieuse mais heureusement un ancien lavoir nous servira d’abri. Samedi matin, on va sur l’Ossola puis sur la classique de la Verzasca.
Le soir on prend la route et on passe de l’autre coté du Saint Gothard pour passer le dimanche sur la Reuss.
Un vendredi soir presque comme les autres. Le repas touche à sa fin. C’est au moment ou je distribue les glaces aux enfants que la sonnette retentit. Otello est en avance. Heureusement mes affaires sont prêtes depuis longtemps. J’accompagne chaque eskimo (les givrés pas les autres) d’un bisou personnalisé et je file en douce.
Une demi heure après on bloque la rue devant chez Nathan Barbier pour le chargement du matos de 8 gus pour 10 jours en autonomie a repartir dans 2 véhicules. Je vous laisse faire le calcul du nombre de bières à emmener …
La traversée de l’Allemagne de nuit ne pose pas de problèmes. Les dépassements des quelques camions rencontrés se font avec beaucoup d’anticipation. Sans s’en rendre compte ce sera à ce moment là qu’on admirera la grande ourse pour la dernière fois de la semaine. En cette saison, en Norvège, le soleil ne se couche pas assez longtemps pour que les étoiles ai le temps d’apparaître.
Après 24h de trajet on arrive dans la vallée de la Sjoa. Après un petit détour pour dire bonjour à Éric Deguil, la petite troupe installe le premier campement au bord de la rivière. Les pluies nocturnes nous permettent de tester l’étanchéité des tentes et font gonfler la rivière.
Notre premier contact avec les rivieres Norvégienne se fait au riderspranget. C’est très gros ! Vu le niveau d’eau déraisonnable les passages sont tous portés mais le reste nous offre de la belle navigation en volume. De retour au camp, les ardéchois arrivent.
Pour les accueillir nous avons décidé de leur faire une démonstration de triathlon un peu particuliere. Après un départ en kayak sur des trains de vagues énormes, une partie du groupe décide de faire quelques km en nage synchronisé puis de rejoindre le pont d’arrivée en trail hors des sentiers battus.
Une fois remis de nos émotions on préfère arrêter le (trop) gros volume et d’aller voir un ruisseau : la Store Ula. Une fois de plus c’est un véritable déluge qui s’abattra sur notre squatte cette nuit là. Et le lendemain le scénario est à peu près le même : le niveau d’eau est trop haut pour faire les passages les plus intéressants. Bien sur ça n’enlève rien à la beauté du paysage mais c’est un peu frustrant et ça pourrait être dangereux. La décision est donc prise de changer de région et de prendre la route direction de Voss.
Suite à ces déboires et ces frayeurs la Brandset sous le soleil avait un air de paradis. Après un solide pique nique quelqu’un dont je tairai le nom propose d’embarquer sur le petit affluent rive gauche. Cette merveilleuse idée qui semblait nous permettre d’éviter 1/2h de portage nous a finalement couté 1h a pousser nos bateaux sur les cailloux. Heureusement tout ça est vite oublié au vu de la beauté des rapide sur la partie classique de la Brandsetelvi.
Le lendemain on essaye d’aller voir la Jordalselvi dans la vallée voisine mais la route en gravier est tellement raide que nos camions surchargés n’arrivent pas à y monter. Après un demi tour difficile on part voir le double drop sur la Teigdalselvi. Deuxième but de la journée, il n’y a pas d’eau dans la vallée. Il nous a fallu encore un détour de plus vers la Tysselva avant de nous rabattre sur une valeur sûre : la Strondelva et son fameux moneydrop. Portés par un niveau d’eau optimal, ce parcours à été un régal pour tous.
La Rjande est un affluent rive gauche de la Raundalselva. Son dernier kilomètre avant la confluence est un enchaînement de rapides plus raides les uns que les autres. Nous sommes tombés sous le charme de ce paysage et une partie du groupe s’est sentie inspiré par ce parcours tandis que les autres en ont profites pour en faite de superbes images.
Avant de quitter le groupe d’ardéchois nous avons encore partage une belle patauge sur le playrun de la Raundalselva.
Notre route du retour à commence par traverser les superbes paysages du parc national Hallingskarvet puis nous avons fait une pause dans la vallée de la Numedal lagen. Nous nous sommes fait guidés par un tchèque sur la Zambezi section ce qui a grandement facilité la descente et enfin on s’est résignés à rentrer en Alsace.
C’est bien la première fois que l’on rentre d’un trip kayak avec des courbatures aux jambes !
On est partit avec Florent et Étienne pour aller rejoindre Nathan, Paolo, Matthieu et William dans le Tessin. Ils ont écumé toutes les classiques du secteur en début de semaine et comptaient sur nous pour leurs faire découvrir des parcours plus confidentiels. Exactement le genre de programme que j’adore !
On a donc commencé par aller voir la partie haute de l’Isorno. La vallée est très encaissée et l’accès à la rivière ne peux se faire qu’au prix d’une heure de marche en portant tout son matériel. Heureusement la beauté du parcours nous fait oublier ces difficultés. Ca commence par un beau slide et il y a plusieurs longs rapides dans un paysage sauvage.
Le lendemain Robin nous rejoint à l’embarquement du Cannobino. En Europe c’est le parcours qui sert de référence pour l’engagement maximum. La rivière coule entre 2 falaises. La majeure partie du parcours est composée de rapides en (4+). Les vrai difficultés sont concentrés dans le dernier km. Comme le niveau d’eau était un peu trop élevé à notre goût nous avons préféré sortir les bateaux à la corde à travers les bois en rive gauche au premier passage obligatoire.
Samedi notre choix c’est porté sur la Melezza. Entre le Kannone et le lac de Camedo, il y a quelques km que personne dans le groupe n’avait encore parcouru et sur lequel le topo-guide est assez vague. Après plusieurs km en lit ouvert ponctués de plusieurs barrages la rivière s’engouffre dans une gorge étroite. Ce fut une belle découverte. Coincés entre 2 falaises de nombreux rapides de classe V nous attendaient.
Durant la nuit un gros orage a éclaté faisant monter brusquement tout les cours d’eau du secteur. Pour cette dernière journée il n’était pas question de faire un parcours connu car ils étaient tous en crue. Nous sommes donc allé pagayé sur le Rio Alpe Basso, affluent rive gauche de la Loana. Ce ruisseau coule dans une petite vallée accessible uniquement à pied. Il y avais beaucoup de branches en travers ce qui nous a fait perdre beaucoup de temps mais la navigation en vaut la peine et notamment le premier rapide C’est un grand dévaloir de 150m de long pour 20m de dénivelé environ.
L’organisation s’est résumé à un coup de fil à Colin le samedi pour décider d’aller dans le Jura, sur la Saine qui est à un niveau moyen/bas. Ensuite nous avons envoyé quelques messages au amis pouvant éventuellement venir avec nous.
Pendant la nuit les niveaux ont montés…
Dimanche matin 8h. : heure du rendez vous. Un SMS de Colin arrive : “On aura un peu de retard. Je sors pour rassembler mes affaires dans la cour.Quand j’ai fini, je reçois un autre SMS, celui ci de Gilles : " C’est gros et il va faire froid, je préfère aller faire du ski de fond”. Colin arrive avec Alice te Hippolyte. On passe un coup de fil à Yannick qui nous annonce qu’il fait beau et que le niveau est parfait pour faire la classique. C’est Partit !
Sur place on commence par pique niquer. Quand Yannick nous rejoins on se change pour embarquer à la sortie de la gorge de la Langouette. Premier repérage au rapide du Vérou puis on arrive au Mikado. On franchis chacun son tour ce rapide clé. Quand Hippo se lance, il fait un mauvais esquimau dans le rapide d’entrée et se luxe l’épaule. Il arrive à s’arrêter in-extremis avant le chute. Vu qu’on était à l’endroit le plus profondément engorgé de la rivière, il a pris la décision de continuer tant que les muscles sont encore chaud. Finalement, il arrivera à aller jusqu’au débarquement du Pont de Syam.
Après ces émotions le retour c’est fait dans un silence propice à la sieste ;-)
J’ai l’immense douleur de vous annoncer que notre pote Robin s’est tué mercredi.
Il a eu un accident en navigant dans la gorge amont de l’Aare en suisse. Lorsque les secours sont arrivés il était déjà trop tard.
Ce drame est très dur a accepter. J’adresse toutes mes plus sincères condoléances à sa famille et notamment à Quentin.
Robin, mon poto, mon ange gardien, tu resteras un modèle pour moi.
Sur l’eau tu avais un toucher phénoménal et tu naviguais avec une telle facilité et pourtant tu avais une passion pour encadrer des boulets dans mon genre.
Tu étais pour moi le roi de la sécu. Quand nous naviguions ensemble, je savais que rien ne pouvait m’arriver. Tu m’as toujours tendu ta pointe, lancé une corde, venu me chercher dans un rappel et surtout couru après un Salto en perdition.
Je me souviendrais toujours de nos duos merdiques car comme moi, tu étais toujours prêt à embarquer sur une Borne sans eau ou sur l’Auzène de nuit.
Tu n’étais pas seulement un modèle sur l’eau, tu savais aussi rester humble et communiquer ta joie de vivre à toutes épreuves.
Le 5 mai 2016, je suis fier d’avoir pu être présent le jour de ton anniversaire et d’avoir réussi à te le fêter dignement, rien qu’entres potos de longues dates en embarquant sur une belle petite gorge boisée. Pas d’emballage cadeau, juste le plaisir de la navig, des repérages, portages et la beauté du paysage.
Mes pensées vont à ta famille : tes parents et ton petit frère que tu n’oubliais jamais d’évoquer lors d’un trip.
Hier, les dieux de la rivière n’étaient pas avec toi mais j’espère que d’où tu te trouves tu cocheras encore tout un tas de rivières.
Ta passion t’a emporté mais à chaque navig tu resteras présent, RIP mon ami.